Extrait:
Les Dätwyler poussèrent leur balade jusqu’à la grande chute, qui n’avait plus de grande que le nom. Nicolas lança dans l’eau une feuille de platane en guise de bateau improvisé, mais le faible courant ne l’emporta pas. Elle resta coincée entre deux cailloux. Déçu, il
se tourna vers sa mère.
— J’ai faim.
ils rebroussèrent chemin jusqu’aux Brenets pour pique-niquer. Jean-Marc avait annoncé un endroit paradisiaque connu de lui seul. C’était au fond du vallon, quand la Rançonnière descend de l’encorbellement du tunnel du Col-des-Roches jusqu’au Doubs. L’endroit n’est plus fréquenté depuis qu’on y a construit une usine électrique, mais à un point précis de la falaise, une résurgence s’ouvre sur une petite cascade qui se vide dans un bassin d’eau claire. Jean-Marc y jouait souvent lorsqu’il était enfant. Il chargea Élisa de surveiller son frère, pendant qu’il préparait un petit feu symbolique pour la torrée. Valérie, sa femme, installait une couverture en retrait, sous un sapin. Elle tira du sac le livre que tout le monde lisait depuis le printemps, l’aigle de sang, un polar suisse qui se déroulait en Suède, il le lui avait offert pour la fête des mères. Valérie était une
fan absolue de l’auteur, Marc Voltenauer. Les enfants pataugeaient et riaient en passant sous la cascade. Patiemment, Jean-Marc attendit que les flammes transforment le petit tas de bois en cendres incandescentes, pour y enfouir les saucissons neuchâtelois
emballés dans du papier journal. Soudain, il y eut un cri strident.
C’était la voix de Nicolas. Jean-Marc lâcha la branche qui lui servait de tisonnier et se précipita vers le bassin. Son fils était debout devant la vasque. Il tremblait. Valérie les avait rejoints.
— Qu’est-ce qu’il y a ? criait-elle.
— La montagne… Elle a craché du sang.
4ème de couverture:
Quatre hommes se réveillent dans une grotte souterraine. Aucun d’eux ne sait pourquoi il est là. Mais le temps presse, l’eau monte, menaçante. Ils ont une heure, pas une minute de plus, pour découvrir les liens qui les unissent.
Au même moment, le procureur Norbert Jemsen et sa fidèle greffière Flavie Keller reprennent du service. Leur amie, l’inspectrice Tanja Sojkaj, a besoin d’aide pour retrouver celui qui a détruit sa famille.
Une plongée vertigineuse au centre de la Terre.
Ce que j’en pense…
Jemsen et toute la clique, tu les connais déjà. Nés dans « Le miroir des âmes », leurs aventures ont continué dans « L’ombre du renard » et les revoilà pour notre plus grand plaisir. A préciser tout de même que si tu n’as pas lu les précédents, tu perds en substance mais c’est suffisamment bien foutu pour que tu t’y retrouves dans celui-là.
Tanja, je ne sais pas si tu te rappelles d’elle et je ne vais pas t’en dire plus, histoire de ne pas spoiler les précédents ouvrages, mais c’est clairement sur elle que les projos vont être pointés dans ce troisième tome. Une Tanja fort mise à mal d’ailleurs…
Une ouverture sur la découverte de deux cadavres au col des roches par une bien drôle de famille (oui, oui tu verras 😜) suivi par une session de tribunal avec Tanja à la barre des accusés. Tu devras bien sûr avaler bon nombre de pages avant de comprendre comment elle s’est retrouvée dans cette fâcheuse posture. Tu apprendras au travers de ce procès tout ce qui s’est passé et c’est habilement mené. Les infos viennent de cette manière moins habituelles que la traditionnelle enquête, et ce, bien sûr, à l’envers, de la fin au début.
Une alternance passé-présent entre aujourd’hui et leur retour de mission en Corse sans que tu t’y perdes. Un petit détail subtil qui te permettra de t’y retrouver sans problème: Aujourd’hui c’est l’hiver et dans le passé, c’est l’été. Tout bête et pourtant génial puisque tu t’y repères direct grâce à cette météo.
Nicolas vient, avec cet opus, sur un terrain très juridique, terrain qui lui est propre et bien sûr, ça se sent. Une histoire au cœur d’un tribunal ou quelque part il te sera difficile de prendre parti et de juger cette accusée mi-ange, mi-démon.
A préciser aussi qu’il nous emporte dans des lieux tout à fait uniques et particuliers et c’est vraiment un plus. Je te mets d’ailleurs un lien ici qui te permettra de découvrir le moulin du col des roches: Moulins souterrains
Un récit qui fait, donc, la part belle au féminin, à la femme, à la mère, à ce qu’elle peut avoir de fort en elle. C’est puissant et disons-le, assez réaliste !
Un dénouement subtil et bien tourné. Une fin digne du roi à faire tomber les chaussettes et suis bien heureuse de pouvoir le redire 🙂
Tout pour bien faire dans ce troisième tome qui se veut plus émotionnel, plus fort avec des personnages beaucoup plus développés qui prennent corps, qui prennent substance.
J’ai retrouvé là quelque chose qui m’avait manqué dans les deux précédents et ne peux qu’avouer que, pour ma part, c’est le meilleur des trois.
T’as capté juste, j’ai vraiment kiffé et ne peux que te recommander cette lecture 🙂
PS: Merci à toi Nicolas pour ce beau cadeau 💖 On attend le soutien psychologique 😜
L’engrenage du mal – Nicolas Feuz – Editions Slatkine & Cie – 229 pages – 2020
AUTRES CHRONIQUES:
Emorata
Les bouches
Horrora Borealis
Eunoto, les noces de sang
Black Justice 1.0 – Nicolas Feuz
L’ombre du renard Par Elisa
Le meilleur des trois ma Valérie ? Ouh la la. Ça promet. Merci à toi pour cette chronique enthousiaste. Et le clin d’oeil à une scène bucolique en famille. 🙏😉❤️
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Ce n’est que mon avis mais oui j’ai particulièrement apprécié 🙂 Quant au clin d’œil, quel beau cadeau 🙂
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Déjà que le second finissait avec des questions en suspend et un final explosif, je me doute bien que le troisième opus sera encore mieux. Je te fais confiance ma Valérie. Tentatrice que tu es. 😉❤️
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Merci à toi ma Valérie 🙂 Tu vas te régaler ❤
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Oui le meilleur des trois car il y a une part d’humanité en plus que j’ai beaucoup appréciée
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Exactement et c’est ce que j’ai moi aussi beaucoup apprécié. Plus profond 🙂
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Tu me tues, là, avec tes mots ! Ça fait des mois que je l’attends, celui-là ! Ma patience est mise à rude épreuve !
Ps : j’espère que ta petite famille tiens le coup… 😏
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Bientôt, bientôt 🙂
Ma famille tient le coup. Nicolas nous a mis à disposition une cellule de crise 😛
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Quelle délicate attention 😂
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Toujours avec Nicolas 🙂
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Quelle chronique enthousiaste 😉 Je n’ai pas encore lu cette série, mais je vais sûrement essayer.
J’ai lu sa trilogie massaï et j’ai un avis mitigé après un début en fanfare, mais il me semble que c’était ses tous premiers romans.
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La trilogie Massaï étaient en effet ses tout premiers bouquins en auto-édition. Cette nouvelle série là manquait de profondeur avec le premier « le miroir des âmes » mais se développe au fil des suivants. Tu me rediras 🙂
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Je vais persévérer 😉 même si j’ai un peu plus de mal avec cet auteur neuchâtelois.
Par contre, j’adore Voltenauer, une écriture plus fluide et un ton qui me convienne mieux.
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Nicolas est plus dans l’action. Rythme soutenu et fin à faire tomber les chaussettes 🙂 Ils sont très différents mais pour ma part, j’apprécie les
deux 🙂
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